mercredi 8 février 2012

Coutume des pieds bandés pratiquée en Chine

A l'occasion d'une visite de la ville de Melaka ( ou Malacca ) en Malaisie,  ville la plus vieille de Malaisie et classée au patrimoine Mondiale de l'UNESCO, nous avons découvert la dernière boutique confectionnant des chaussures miniatures (7 centimètres environ)  pour chinoises ... aux pieds bandés. Les photos sur place sont impressionnantes et la coutume monstrueuse !   

Chaussures en soie utilisées pour les chinoises aux pieds bandés 

Jolie petite paire dont nous avons fait l'acquisition ! 
La coutume des pieds bandés a été pratiquée en Chine pendant plus de mille ans. Son origine remonterait à la fin des Tang, au xe siècle, quand l’empereur demanda à sa jeune concubine de se bander les pieds pour exécuter la traditionnelle danse du lotus et ainsi accroître son désir. Un siècle plus tard, la coutume entre dans les mœurs et devient à la mode chez toutes les femmes de l’empire, devenant ainsi une tradition familiale qui symbolise la richesse et la distinction. En effet, les femmes aux pieds bandés ne peuvent travailler qu'à des tâches domestiques simples, ce que ne peuvent se permettre les familles pauvres. Le statut d'une femme dépend en grande partie de ses talents de brodeuse exercés dans la fabrication de minuscules souliers et de jambières qu'elle coud pour sa famille et pour elle-même. Les chaussures, finement brodées, témoignent de l’importance donnée à l’esthétique féminine.

Le bandage commençait à l'âge de cinq ou six ans, parfois plus tôt, et nécessitait environ deux ans pour atteindre la taille jugée idéale de 7,5 centimètres, ou lotus d'or. Après avoir baigné les pieds dans de l'eau chaude ou du sang animal mélangés à des herbes médicinales, les orteils, à l'exception du gros orteil, étaient pliés contre la plante du pied, et la voûte plantaire, courbée, pour réduire sa longueur et donner au pied la forme d'un bouton de lotus. Le pied était ensuite placé dans une chaussure pointue, de plus en plus petite au fil des semaines. Les fractures, volontaires ou accidentelles, étaient fréquentes, en particulier si le bandage commençait à un âge tardif. Les bandes devaient être quotidiennement changées, ainsi que les pieds lavés dans des solutions antiseptiques. Malgré cela, le taux de mortalité des suites de septicémie est estimé à 10%.


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